Comment aborder le rajeunissement facial
en fonction de l’âge ?
La multiplicité et l’évolution des techniques médicales ainsi que la complexité de la société actuelle
ne permettent pas de proposer des schémas décisionnels clairs en fonction de l’âge.
Le choix du traitement dépend de la pratique du médecin (expérience, goût du risque et de l’investissement,
préférences technologiques) et des caractéristiques de la patiente (type de vieillissement, motivation,
peur des complications, durée d’éviction sociale).
Les peelings ont l’avantage de s’adapter à la classification de Glogeau selon la sévérité de l’héliodermie :
glycolique et TCA superficiel au stade débutant, TCA moyen pour une héliodermie moyenne dès 40 ans
et Phénol pour une héliodermie sévère globale ou localisée. Cependant, peu de praticiens et de patientes
sont prêts à prendre le risque d’un peeling phénol !
Avant toute prise en charge médicale, l’éducation thérapeutique (soleil, tabac, qualité de sommeil
et d’alimentation) et la cosmétologie (écran solaire, hydratation, AH, AHA, Vitamine C, Rétinol)
sont indispensables.
La prise en charge en esthétique médicale repose sur 4 piliers :
La peau
Traitement des anomalies de couleur : peelings, lasers vasculaires ou pigmentaires, lampes flash,
Stimulation cutanée : peelings, lasers (infra-rouges, lasers fractionnés ablatifs ou non,
Laser Erbium et CO2), techniques de micro-stimulation (micro-needling plus mésothérapie,
RF fractionnées superficielle ou profonde), LED.
La morphologie
Structuration, remodelage, effet tenseur
Injectables : Acide Hyaluronique (produit majeur), inducteurs tissulaires
(acide polylactique et hydroxyapatite de calcium)
Fils résorbables ou non : effet tenseur sur les joues, biostimulation.
Le muscle
Modulation des expressions négatives : Toxine Botulique.
Le tissu conjonctif
Radiofréquence uni ou multipolaire, Ultrasons.
Avant 30 ans, l’esthétique médicale doit rester anecdotique et douce.
Entre 30 et 40 ans, il devient fréquent de voir des jeunes femmes à l’affût
des premiers signes de vieillissement.
On proposera des techniques de stimulation cutanée douce, des injections
d’acide hyaluronique et de la toxine botulique si hyper-expression.
Après 40 ans, les injections de remodelage et de structuration ainsi que
la stimulation cutanée sont indispensables. Puis viendront la toxine botulique
(en cas d’expression délétère et de motivation de la patiente) et les fils.
Les techniques d’action sur le tissu conjonctif offrent des résultats assez modestes.
Les LED doivent faire leur preuve.
Les techniques à risque, peeling phénol et lasers CO2, sont à réserver aux héliodermies sévères
et aux patientes très motivées, en full face ou en localisé, car leurs complications
ne sont pas négligeables, dyschromies ou anomalies de cicatrisation.
Les lasers fractionnés non ablatifs donnent des résultats très intéressants de stimulation
cutanée avec peu d’éviction sociale et de complications mais ils ne sont pas suffisants
pour une héliodermie sévère de lèvre supérieure.
A l’heure actuelle, chacun doit réfléchir à son orientation technologique,
à la balance bénéfice-risque et à la complexité de la demande des patients.
Il est préférable d’orienter vers un chirurgien en cas de demande complexe ou d’indication de lifting
ou de lipofilling.
Cependant une bonne démarche thérapeutique, avec combinaison raisonnée de techniques,
permet d’obtenir des résultats très satisfaisants à long terme sans prise de risque excessive.
Laurence Beille (Grenoble)